TRUMP : danger pour la paix

Les États-Unis contre la paix dans le monde

Les États-Unis se comportent de manière particulièrement inquiétante pour la paix dans le monde, soutenant le génocide à Gaza, après avoir effectué des interventions militaires meurtrières en Irak et Afghanistan, et soutenu des coups d’État dans le monde entier. La présidence de Trump qui commence en janvier 2025 n’augure malheureusement rien de bon…

L’empire américain, toujours première puissance mondiale, devant la Chine et la Russie.

Dans un monde où les guerres se multiplient pourquoi viser plus particulièrement les États-Unis plutôt que les deux autres grandes puissances, la Russie et la Chine ? La raison qui devrait être évidente est que les États-Unis sont la première puissance mondiale et interviennent directement ou indirectement dans nombre de conflits armés. Dans un livre récent co-signé par Noam Chomsky et Nathan Robinson, « The Myth of American Idealism », le travail de Chomsky sur plusieurs décennies est repris et actualisé. Il passe en revue tous les conflits instigués, soit ouvertement soit par l’intermédiaire de forces qui permettent une guerre par procuration, depuis la Seconde Guerre mondiale. Si dans la mémoire collective les interventions meurtrières au Vietnam et en Irak sont bien connues, d’autres sont plutôt oubliées comme celle de la guerre civile en Indonésie qui fit des milliers de victimes, les États-Unis ayant soutenu un coup d’État qui a conduit à des massacres quasi-génocidaires.

La Chine, qui a ses problèmes et défaillances internes, ne choisit pas la guerre au niveau planétaire et la Russie impliquée dans une guerre en Ukraine est un pouvoir bien plus faible que les États-Unis.

Le mandat de Biden : une présidence décevante

La présidence Biden, vantée par de faux progressistes, s’inscrit dans un long cycle de choix militaristes qui n’a rien à voir avec la promotion de la démocratie. L’histoire retiendra surtout le soutien indéfectible des États-Unis à Israël et à un génocide dont ce pays est responsable. L’ONU et de multiples organisations de défense des droits humains comme Amnesty International ou Human Rights Watch ont clairement identifié les massacres et crimes de guerre d’Israël comme étant génocidaires. Loin de s’opposer à ce génocide, les États-Unis, sous Biden mais cela n’était pas (et ne sera pas) différent sous Trump, l’encouragent et fournissent une grande partie des armes, ainsi que l’Allemagne, qui le rendent possible.

Le soutien à un génocide est bien sûr illégal et immoral et détruit toute la rhétorique officielle des États-Unis qui prétendent défendre la démocratie et un monde fondé sur des règles. Les États-Unis ou Israël ne respectent pas le droit international et s’affranchissent de toutes les règles ou limitations à leur pouvoir. Israël ne pourrait pas se conduire de cette façon sans le soutien des États-Unis qui eux sont une super puissance présente partout dans le monde.

Une « nouvelle guerre froide », entre États-Unis et Russie

La guerre en Ukraine montre que la Russie, elle aussi, peut recourir à la force pour atteindre des objectifs géopolitiques et son intervention est illégale et meurtrière. Il convient cependant de la remettre dans un long contexte historique qui montre les multiples provocations états-uniennes poussant la Russie vers la guerre. Des auteurs comme John Mearsheimer ou Jeffrey Sachs ont retracé l’histoire de ces actions états-uniennes visant à provoquer la Russie, qui reste néanmoins comptable de ses crimes. On pourra trouver sur le Net une vidéo en anglais dans laquelle Jeffrey Sachs, professeur à l’université Columbia et consultant spécial de l’ONU retrace l’histoire récente des relations entre États-Unis et Russie : « The Real History of the Ukraine War ».

Il faut également signaler que des puissances moyennes comme la France et la Grande-Bretagne recourent elles aussi à la force ce qui évoque leur passé colonial. L’intervention occidentale en Libye en 2017 qui n’a pas respecté le mandat de l’ONU est responsable du chaos qui domine maintenant dans ce pays, y compris du retour de l’esclavage. Aucune instance internationale n’impose de sanctions contre les pays qui lancent des opérations néocoloniales.

Pour conclure, rappelons un passage du discours d’Harold Pinter lors de la remise du prix Nobel de littérature : « Elle (l’Amérique) s’est livrée, partout dans le monde, à une manipulation tout à fait clinique du pouvoir tout en se faisant passer pour une force qui agissait dans l’intérêt du bien universel ».
Rien n’a changé depuis 2005.

N° 698 – Janvier/Février 2025 – Planète PAIX

Pierre Guerlain
Professeur des Universités – Politique étrangère des États-unis