DU QUARTIER À LA PLANÈTE
La paix au quotidien
Les 8 domaines de la Culture de la Paix définissent des actions à mener pour faire avancer la paix dans le monde. Chacun, chacune peut trouver sa place dans cette construction de la paix, individuellement ou collectivement. Plus que jamais, il est nécessaire de développer la conscience et les actions qui font avancer la paix et de les faire connaître.
Affirmer que la paix se cultive du « quartier à la planète », qu’avant d’être arbre solide elle a besoin de profondes racines, c’est affirmer, au-delà d’un slogan facile, l’importance du local pour la réalisation des objectifs globaux articulés à travers les huit domaines d’action de la Culture de la Paix. C’est soutenir le nécessaire enracinement de cette culture sur et dans le terrain, celui de nos quartiers et de nos villes, bien sûr, à travers les multiples ramifications des liens de proximité, de sociabilité, de citoyenneté… des liens de solidarité entre les structures qui les font vivre : mairies, écoles, médiathèques, stades, associations, MJC, syndicats et organisations politiques et citoyennes. Voisins, amis, famille, chacune et chacun individuellement et collectivement. Pour soi tout autant que pour les autres. Car c’est en prenant soin de la terre sur laquelle on marche qu’on prend réellement conscience et soin de notre Planète.
Un engagement à la portée de tous
Enfin, en affirmant que la paix se cultive du « quartier à la planète », on rend évidente la grande accessibilité d’un tel engagement qui est à la portée de tous et ne requiert, au final, que l’envie d’agir pour la paix là où l’on vit et travaille, en fonction de ce que l’on sait et aime faire : organiser un repas pour connaître les habitants d’un quartier qu’on a tendance à éviter, un atelier de dessins, de poésie, un concert, une projection-débat… afin de dévitaliser les haines, peurs et divisions meurtrières et celles des politiques qui les accompagnent. Car, bien plus que d’une « grande » action annuelle, la paix a besoin au quotidien de monde, tout comme, nous en sommes convaincus, le monde a besoin plus que jamais de paix.
L’extraordinaire vitalité de la société civile
En cette période de vives tensions et de guerres qui semblent donner raison sur la scène internationale à ceux qui font parler les armes et réarment « pour défendre la paix », mettre le focus sur le local revient à rendre visible l’extraordinaire vitalité de la société civile, de tant d’hommes et de femmes dans les communes petites et grandes, qui œuvrent pour la paix. 8417 villes de 166 pays et régions (source : www.mayorsforpeace.org/en) dans le monde soutiennent formellement le programme « Promouvoir la solidarité des villes pour l’abolition des armes nucléaires » proposé par le Maire d’Hiroshima, Takeshi Araki, lors de la deuxième séance spéciale des Nations Unies sur le désarmement, en 1982, dans le cadre du réseau international Mayors for peace (les Maires pour la Paix). Les Maires pour la paix France de l’Association Française des Communes, Départements et Régions pour la Paix (AFCDRP), soutiennent des initiatives citoyennes en faveur de la paix, votent des délibérations en appelant au cessez-le-feu et au respect du droit international en Palestine et partout dans le monde, comme aux Ulis dans l’Essonne. De Rennes à Aubagne, de Tours à la Rochelle, d’Orsay à Nancy, d’Angers à Gap, de Saint-Malo à Toulouse…, des comités locaux du Mouvement de la Paix font « pousser » la Paix. Cette même dynamique porteuse d’espoir est initiée par la société civile impliquée dans le très prochain Sommet de l’avenir qui se déroule au siège des Nations Unies à New-York du 22 au 23 septembre, Sommet précédé par les Journées d’action des 20 et 21 septembre.
Et lorsque, au détour d’un voyage cet été, nous découvrons La Maison de la Négritude et des droits de l’Homme à Champagney, une commune d’à peine 4000 habitants de la Haute-Saône, l’appel à « jouer à la paix » plutôt qu’à la guerre au dernier Festival Au bonheur des Mômes du Grand Bornand, en Haute Savoie… Lorsque nous découvrons enfin sur le véhicule professionnel stationné à Langres, en Haute-Marne, l’une de ces voix locales anonyme, qui se mobilise pour la paix, nous ne pouvons qu’être convaincus que, dans les rues, les quartiers, sur les terrains de jeu, les femmes et les hommes cultivent la paix. Et que « la même espèce qui a inventé la guerre est aussi capable d’inventer la paix ».
N° 694 – Septembre 2021 – Planète PAIX
Déa Drndarska-Réty
Liens :
Extrait du registre des délibérations du Conseil Municipal des Ulis.
Aubagne, la Paix du quartier à la planète
New York, 2024 – Sommet de l’avenir – 22 et 23 septembre
La Maison de la Négritude et des Droits de l’Homme